Les baux locatifs

Ce que vous devez savoir sur votre bail

De nombreuses protections existent pour les locataires, mais de nombreux mythes et perceptions erronées persistent. Photo : Marc Bruxelle via Shutterstock

Ă€ environ trois mois du 1er juillet, de nombreux locataires du quartier se questionnent Ă  renouveler leur bail existant ou bien dĂ©mĂ©nager dans un nouvel appartement. Bien que les baux puissent commencer et se terminer tout au long de l’annĂ©e, la plupart s’Ă©tendent du 1er juillet au 30 juin.

De nombreux mythes et interprétations erronées persistent en ce qui concerne les baux et les droits des locataires, ce qui peut parfois ouvrir la porte à des abus et à un traitement injuste des locataires.

Cet article espère rĂ©pondre Ă  certaines des questions les plus importantes concernant les baux ainsi que protections qui existent pour aider les personnes qui louent leur logement. 

Qu’est-ce qu’un bail ?

Selon Éducaloi, un bail est un contrat Ă©crit ou oral entre un propriĂ©taire et un locataire dans lequel le locataire s’engage Ă  payer un loyer et le propriĂ©taire lui permet d’habiter le logement et lui assure la jouissance paisible des lieux.

« Le bail est un contrat de location entre le locataire et le locateur. Le propriĂ©taire s’engage alors Ă  offrir un logement en bon Ă©tat au locataire en Ă©change du paiement du loyer », explique Éducaloi. 

Le bail Ă©numère les conditions que doivent respecter le locataire et le propriĂ©taire, notamment les spĂ©cifications sur l’entretien Ă  effectuer et les conditions Ă  respecter par le locataire, telles que l’interdiction de fumer ou de ne pas avoir d’animaux dans le logement. 

Le Tribunal Administratif du Logement (TAL) prĂ©voit plusieurs protections pour les locataires en ce qui concerne les conditions de location. Par exemple, modifier le prix du loyer en cours de bail ou augmenter le loyer si le nombre d’occupants augmente n’est pas autorisĂ© et peut ĂŞtre contestĂ©.

« La loi n’oblige pas un propriĂ©taire Ă  respecter un certain seuil d’augmentation de loyer lors du renouvellement d’un bail ».

Le renouvellement du bail

Un bail est gĂ©nĂ©ralement signĂ© pour une pĂ©riode de 12 mois, oĂą les conditions entre le locataire et le propriĂ©taire peuvent ĂŞtre renĂ©gociĂ©es Ă  son renouvellement. Cela inclut souvent un accord d’augmentation de loyer qui est nĂ©gociĂ© entre le propriĂ©taire et le locataire. 

Bien que les propriĂ©taires soient autorisĂ©s Ă  proposer des modifications au bail une fois celui-ci expirĂ©, les locataires ne sont en aucun cas obligĂ©s d’accepter les nouvelles conditions et ne sont pas obligĂ©s de partir s’ils les refusent. 

Si le propriĂ©taire n’envoie pas d’avis de renouvellement ou de modification du bail, celui-ci sera renouvelĂ© automatiquement aux mĂŞmes conditions que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. 

Environ 72 % des habitants de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension sont des locataires, selon les chiffres de Statistique Canada de 2016. Photo : PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE : Recensement 2016 par Montréal en statistiques. 

Augmentation du loyer​

Mais de combien un propriĂ©taire peut-il augmenter le prix du loyer ? Au QuĂ©bec, il n’existe pas de loi qui stipule un taux d’augmentation maximal. « La loi n’oblige pas un locateur Ă  respecter un certain seuil d’augmentation du loyer lors du renouvellement d’un bail », a prĂ©cisĂ© Denis Miron, porte-parole du TAL. 

Un locataire peut nĂ©anmoins refuser une augmentation de loyer jusqu’Ă  un mois après la rĂ©ception de l’avis, tout en restant dans son logement. Le propriĂ©taire peut alors demander au TAL une augmentation indexĂ©e, souvent fixĂ©e Ă  environ 2 % par an. 

Le TAL a rĂ©cemment publiĂ© ses taux d’augmentation de loyer pour 2022, fixĂ©s Ă  1,28 % pour un logement non chauffĂ© et Ă  1,34 % pour un logement chauffĂ© Ă  l’Ă©lectricitĂ©. Un outil est disponible sur le site web du TAL pour calculer les augmentations de loyer appropriĂ©es.

« Celui-ci permet d’établir l’augmentation du loyer, en tenant compte de la variation des taxes municipales et scolaires, des assurances, des améliorations majeures, ainsi que de l’ensemble des coûts d’exploitation de l’immeuble », poursuit M. Miron.

Baux Ă  long terme

Bien que la plupart des baux durent 12 mois, aucune loi ne stipule la durĂ©e permise d’un bail. Un bail peut ĂŞtre Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e ou indĂ©terminĂ©e, Ă  laquelle la fin du contrat n’est pas dĂ©terminĂ©e Ă  l’avance.

Bien que peu fréquent, un bail peut en théorie durer plus de 12 mois. « Si le bail est à durée fixe de plus de 12 mois, les parties peuvent s’entendre pour inclure une clause de réajustement de loyer en cours de bail », a déclaré M. Miron.

« Lorsque le bail prĂ©voit le rĂ©ajustement du loyer, les parties peuvent s’adresser au Tribunal pour contester le caractère excessif ou insuffisant du rĂ©ajustement proposĂ© ou convenu et faire fixer le loyer » a-t-il ajoutĂ©. 

Éviction et reprise de logement

Bien que les locataires aient un droit fondamental au maintien dans les lieux, il existe certaines exceptions. L’éviction est autorisĂ©e dans certaines circonstances lorsqu’un propriĂ©taire souhaite effectuer des rĂ©novations importantes ou changer l’usage du logement. 

Par contre, un propriĂ©taire ne peut pas Ă©vincer un locataire pour rĂ©nover un logement. Les propriĂ©taires sont Ă©galement autorisĂ©s Ă  procĂ©der Ă  des reprises de logement lorsqu’il s’agit d’emmĂ©nager un membre de leur famille. 

Il existe tout de mĂŞme plusieurs protections pour les locataires dans ces circonstances. Si le locataire est âgĂ© de 70 ans ou plus, vit dans l’appartement depuis plus de 10 ans ou a un revenu annuel qui le rendrait admissible Ă  un logement Ă  loyer modique, l’évincement n’est pas autorisĂ©. 

Indemnisation

Il est Ă©galement important que les propriĂ©taires donnent un prĂ©avis appropriĂ© d’au moins 6 mois avant la fin d’un bail de 12 mois et indemnisent les locataires pour 3 mois de loyer et toutes les dĂ©penses liĂ©es au dĂ©mĂ©nagement. 

Si les locataires pensent que le propriétaire a agi de mauvaise foi, ils peuvent aussi demander au TAL d’ordonner le propriétaire paye des dédommagements.

Plus d’informations et ressources sont disponible pour les locataires Ă  travers plusieurs organismes Éducaloi, le ComitĂ© d’action de Parc-Extension, le Tribunal Administratif du Logement (TAL) et le RCLALQ.

Si le propriĂ©taire n’envoie pas d’avis de renouvellement ou de modification du bail, celui-ci se renouvelle automatiquement aux mĂŞmes conditions que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Photo : Catherine Zibo via Shutterstock