Les patinoires autorisées dans les ruelles de Parc-Extension
Pour les enfants qui grandissent en ville, le nombre d’endroits disponibles pour jouer est limité. N’ayant souvent pas accès à une cour arrière et les rues étant trop dangereuses, il ne reste que les parcs comme lieu de jeu sécuritaire.
Les ruelles, quant à elles, se sont longtemps retrouvées dans le milieu, ni exclusivement pour les voitures ni seulement pour les jeux d’enfants.
La semaine dernière, le conseil d’arrondissement a pris des mesures pour rectifier cette situation, en approuvant un nouveau règlement qui facilite l’installation de patinoires dans les ruelles non déneigée. Auparavant, les patinoires n’étaient pas officiellement autorisées par l’arrondissement, mais plutôt tolérées.
La décision a été prise après que plusieurs résidents de Parc-Extension se soient exprimés sur les difficultés qu’ils ont rencontrées lors de l’installation de patinoires dans leurs ruelles, même avec une majorité de soutiens de leurs voisins immédiats.
« Pour ceux d’entre nous qui font le choix de vivre dans un quartier urbain aussi dense, nous avons besoin de ce genre d’initiative ».
50 % plus un
Meaghan Thurston, une résidente de Parc-Extension et mère de deux enfants, organise une patinoire dans sa ruelle depuis trois ans maintenant. Après quelques problèmes entourant leur patinoire, elle était heureuse de voir l’arrondissement enfin adopter une motion qui régulariserait ces projets communautaires.
« Cette année, après la construction de la patinoire, nous avons été informés qu’elle n’était pas conforme à la nouvelle réglementation et qu’un voisin s’y opposait », a déclaré Mme Thurston.
« Nos appartements bordent la patinoire, mais une seule personne qui s’y oppose est suffisant pour arrêter son utilisation », a-t-elle poursuivi, critiquant une décision antérieure qui permettait à une seule plainte de rendre une patinoire non conforme.
Elle a ajouté que les désaccords entre certains voisins sur une patinoire sont souvent représentatifs des points de vue divergents sur ce à quoi devrait servir l’espace public et l’importance que certaines personnes accordent aux véhicules.
« Ils ont rendu officiel que nous pouvons avoir une patinoire avec 50% plus un », a poursuivi Mme Thurston, ajoutant que « la mairesse de l’arrondissement est venue visiter la patinoire la semaine dernière, ce qui était très agréable ».
Nouvelle réglementation
La nouvelle règle est entrée en vigueur le 1er février lors de la réunion du conseil d’arrondissement, où les membres du conseil ont voté en faveur de la résolution. La règle permet officiellement l’installation de patinoires dans les ruelles non déneigées de l’arrondissement, alors qu’auparavant elles n’étaient que tolérées par les inspecteurs.
« Il est important de s’assurer que les résidents dont la résidence borde directement l’espace utilisé pour la patinoire sont favorables au projet », peut-on lire dans le règlement de l’arrondissement, qui stipule « qu’une majorité de 50% plus 1 doit être obtenue ».
Une fois l’adhésion de la majorité des voisins obtenue, les résidents doivent informer l’arrondissement de leur projet de patinoire, en incluant un formulaire de consentement rempli et signé par les résidents favorables au projet.
La sécurité avant tout
Quand le processus d’approbation est terminé, les résidents peuvent procéder à l’installation. Selon les nouvelles règles de l’arrondissement, la patinoire doit respecter certains critères pour être conforme.
La patinoire doit comporter des bandes de traversée de 60 cm ou plus de chaque côté pour que les piétons puissent circuler en toute sécurité. Ils doivent également inclure une signalisation appropriée à chaque extrémité et autour de la patinoire pour indiquer la présence d’une surface de glace.
Les résidents doivent également retirer tout objet obstruant l’allée après avoir utilisé la patinoire et doivent également respecter toutes les règles sanitaires actuellement en vigueur. À la fin de la saison, les résidents sont responsables du nettoyage de l’installation et doivent veiller à ce que la ruelle retrouve son état initial.
Accueil chaleureux des élus
La mairesse de l’arrondissement et les conseillers municipaux se sont montrés généralement favorables à l’initiative régularisant la présence de petites patinoires dans les ruelles du Villeray-Saint-Michel- Parc-Extension.
« Le règlement qui a été adopté répond à cette problématique », a déclaré le maire Lavigne Lalonde. « Ce que nous voulons assurer, c’est qu’il y a une majorité de voisins qui sont en faveur de l’installation d’une patinoire et qu’une seule personne ne peut pas faire obstacle à un projet comme celui-là », a-t-elle ajouté.
La mairesse ajoute que le règlement vise les ruelles qui ne sont pas déneigées et donc peu utilisées en hiver, à l’exception de l’usage occasionnel pour le réapprovisionnement en combustible de chauffage et la réparation des télécommunications.
« Je suis favorable à cette mesure parce que je pense qu’il est important que les familles aient un endroit où jouer », a déclaré Mary Deros, conseillère pour le district de Parc-Extension. Elle a ajouté qu’elle espérait que le nouveau règlement tiendrait compte de l’avis des autres voisin et de la nécessité de livrer du combustible et d’effectuer des réparations dans les allées.
Un potentiel d’amélioration
Bien que Mme Thurston et ses voisins soient satisfaits du nouveau règlement, elle estime néanmoins qu’il a encore de la place à l’amélioration. Mme Thurston a souligné qu’un mandat pluriannuel pour une patinoire serait moins contraignant pour les résidents.
« De cette façon, nous ne serions pas chargés de faire du porte-à-porte chaque année. C’est une sorte d’accord entre les résidents du quartier pour, disons, trois ou peut-être cinq ans », a suggéré M. Thurston. « Nous pouvons la revoir et refaire le sondage si cela semble nécessaire », a-t-elle ajouté.
« C’est de cette manière que l’espace public devrait être utilisé, à moins qu’il n’y ait de réelles préoccupations en matière de sécurité ou de vie privée, qui, dans ce cas-ci, n’existent pas », a déclaré Mme Thurston.
« Pour ceux d’entre nous qui font le choix de vivre dans un quartier urbain aussi dense, nous avons besoin de ce genre d’initiative », a-t-elle ajouté.
