Le CAPE fait équipe avec Éducaloi pour offrir un atelier sur les droits des locataires
Éducaloi et l’organisme de défense du logement, le Comité d’action de Parc-Extension (CAPE), feront équipe au début de janvier pour offrir aux locataires un atelier sur les droits en matière de logement et sur la façon dont ils peuvent se défendre plus efficacement lorsqu’ils sont menacés d’expulsion.
Knowledge is Power est un atelier virtuel qui aura lieu le 15 janvier. Il permettra aux participants de prendre part à un cours expliquant les protections légales offertes aux locataires au Québec ainsi qu’à des exercices de jeux de rôles pour les aider à mieux se préparer à d’éventuelles interactions avec les propriétaires de leur immeuble.
Selon le CAPE, l’objectif derrière ces ateliers est de donner aux résidents de Parc-Extension et aux communautés marginalisées les connaissances et les outils nécessaires pour mieux se défendre lorsqu’ils font face à des menaces d’expulsion, de rénoviction ou de conditions de vie dangereuses et insalubres.
Les ateliers seront animés par Rizwan Ahmad Khan, résident de Parc-Extension, étudiant en droit et organisateur communautaire au CAPE, ainsi que par Alain Deschamps, avocat et vulgarisateur légale chez Éducaloi.
Aider la communauté
Rizwan Ahmad Khan est étudiant en droit à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et fait du bénévolat avec le CAPE depuis environ un an. Avec le soutien d’Éducaloi, il organise l’atelier depuis plusieurs mois maintenant.
« À Parc-Extension, nous avons une population très marginalisée. 60 % des gens ici sont issus de l’immigration. Nous avons beaucoup de gens qui sont des réfugiés dans le quartier, nous avons aussi beaucoup d’étudiants étrangers dans le quartier, et ils ne connaissent pas leurs droits », a remarqué Khan.
« Il est plus facile pour les propriétaires d’intimider les locataires, ou de leur faire croire que ce qu’ils disent est la vérité », a poursuit Khan, expliquant que l’atelier contribuera à dissiper certains mythes et à informer les locataires sur leurs droits.
Les ateliers s’attacheront à donner une expérience pratique aux participants, en organisant des jeux de rôle et des simulations afin que les locataires soient préparés s’ils sont confrontés à une situation où ils risquent d’être expulsés ou si ils subissent des conditions de vie dangereuses.
Recours juridiques
Alain Deschamps, avocat chez Éducaloi, animera également l’événement, expliquant aux participants ce que la loi leurs offre déjà et comment la rendre plus compréhensible.
« Il faut connaître ses droits pour pouvoir les défendre », note M. Deschamps. Il a ajouté que, souvent, les locataires ne savent pas qu’ils ont le droit de rester dans leur appartement et de refuser les augmentations de loyer.
Par exemple, M. Deschamps a souligné que les gens ont le droit fondamental de rester dans leur appartement et ne sont pas obligés de déménager lorsque leur bail prend fin. « Il se renouvelle automatiquement. Donc oui, il se termine, mais vous avez toujours le droit de rester », a-t-il déclaré.
Notre objectif ici est de leur donner un espace dans lequel ils peuvent apprendre et passer par ce premier exercice inconfortable qui consiste à se demander « Comment je fais ça? » et le faire dans un endroit sûr où ils sont bien soutenus », a poursuivi M. Deschamps.
Crise du logement
Parc-Extension est considéré par plusieurs d’être l’épicente de l’embourgeoisement et de la crise du logement à Montréal. Au cours de la dernière année, le CAPE a signalé un nombre croissant d’expulsions et de rénovictions et une augmentation à grande échelle de la valeur des propriétés dans le secteur.
« Ça fait partie d’une boîte à outils plus large », a remarqué M. Khan à propos de l’atelier et de sa place dans la lutte contre la crise du logement. « Il y a différents outils, il y a les grands et des petits outils, et je pense que l’atelier est un outil pratique à utiliser au quotidien», a-t-il ajouté.
Le CAPE préconise depuis longtemps des changements législatifs aux niveaux municipal et provincial pour adresser la crise du logement, mais M. Khan reconnaît que d’autres options sont encore disponibles en attendant.
« Nous voulons plus de logements sociaux, nous voulons plus de protections pour les locataires, mais pour l’instant, ce ne sont pas des choses qui vont arriver du jour au lendemain », a-t-il noté, ajoutant que pour l’instant, le mieux que les locataires puissent faire est d’utiliser les protections déja en place.
Atelier virtuel
Même si M. Deschamps voit les avantages d’un changement législatif pour régler les problèmes sociaux, il ajoute que le mandat d’Éducaloi est de sensibiliser les gens à la loi déjà en place et comment l’utiliser à leur avantage.
« En réalité, le Québec a des lois de protection des locataires assez généreuses », a opiné M. Deschamps. « Le problème se pose évidemment lorsque les gens ne les connaissent pas et ne sont pas en mesure d’utiliser les protections qui existent en vertu de la loi », a-t-il ajouté.
Il ajoute qu’Éducaloi veut cibler spécifiquement les populations vulnérables de Parc-Extension et les aider à mieux comprendre leurs droits et comment les défendre en pratique.
L’atelier se tiendra le 8 janvier via Zoom et est ouvert gratuitement au public. Les personnes intéressées à y participer peuvent contacter le CAPE pour réserver leur place en visitant le site web d’Éducaloi, en envoyant un courriel à cape@cooptel.qc.ca ou en téléphonant au (514) 278-6028.